Troisième volet d’une intégrale annoncée, la Symphonie N° 4 de Gustav Mahler par Jonathan Nott semble s’inscrire dans un style interprétatif plus intériorisé que flamboyant. Achevée, dans sa composition, en août 1900, elle fut créée à Munich en novembre 1901, sous la direction du compositeur. « La Quatrième symphonie, précise Marc Vignal, associe la grâce et l’expression pastorale à la vigueur incisive et à une ambigüité de sentiments certaine. Plus précisément, la simplification des thèmes et des structures, ainsi que la joie et l’insouciance qui en découlent par moments, se trouvent fréquemment contredites, voire annihilées, par des traits équivoques ou moqueurs, par des contours sonores tranchants annonçant les symphonies suivantes, par une sorte d’instabilité faisant se succéder rapidement ou se juxtaposer, ironie et sérénité, certitude et doute ». La vision de Jonathan Nott restitue pleinement ces caractéristiques sans pour autant trouver l’équilibre adéquat entre ironie et doute. Souvent empreint de couleurs sombres, son discours musical ne parvient que rarement à déclencher l’enthousiasme. Et c’est avec un réel sentiment de frustration que nous quittons une interprétation au demeurant pensée, voire véritablement inspirée, mais à laquelle il manque une flamme de vie essentielle, la vigueur incisive que Marc Vignal évoquait si justement.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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