L’oratorio de Noël, capté en 1981 par Unitel à Waldhausen dans la Stiftskirche, est très différent du double DVD de John Eliot Gardiner. Nikolaus Harnoncourt se veut plus majestueux et plus tonitruant aussi. Sans doute à tort. De plus, l’idée de faire chanter plusieurs airs par des enfants se révèle périlleux dans le sens où leur interprétation est plus appliquée, voire carrément défaillante et laborieuse par moment. Heureusement (et malheureusement par comparaison), il y a le ténor Peter Schreier et la basse Robert Holl en tous points excellents. La direction d’orchestre de Nikolaus Harnoncourt (tel un grand prêtre car il faut le voir habillé de noir et en col blanc diriger son orchestre en écarquillant les yeux) est aussi nettement plus lente. Il se rattrape dans les passages du chœur où il fait preuve d’un plus grand dynamisme. La réalisation du DVD se veut elle aussi majestueuse mais cette fois-ci Unitel, qui se donne des moyens quasi cinématographiques, se fait plus kitsch qu’à l’ordinaire. Souvent, pour éviter de rester focalisé sur les chanteurs ou sur l’orchestre, sont intercalées des images de crèche, de statues… Sans oublier qu’il y a dans le fond de grands arbres de Noël décorés de guirlandes… Tout cela a un côté un peu cliché, voire un peu mièvre dans la représentation. Je sais bien que nous sommes dans un oratorio de Noël, mais justement… Yannick Rolandeau |