Créé à l’opéra de Paris le 28 juin 1841, Giselle est l’un des ballets les plus connus au monde, fruit de la collaboration entre les librettistes Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier, le compositeur Adolphe Adam et les décorateurs Pierre Ciceri et Paul Lormier. La chorégraphie est signée Jean Coralli et Jules Joseph Perrit. La source d’inspiration vient de Heine qui dans « De l’Allemagne » raconte la légende des Wilis, jeunes vierges mortes avant le jour de leurs noces, qui resurgissent de leurs tombes la nuit et, guidées par leur reine Myrtha, entraînent leurs fiancés infidèles dans une danse fatale près des marais en bordure des forêts. Si la musique d’Adam n’est pas follement inventive (fort bien interprétée par John Lanchbery au demeurant), nous avons ici en revanche une distribution d’excellente qualité dans cette version enregistrée en 1968 : Carla Fracci en Giselle, Erik Bruhn en Prince Albrecht, Bruce Marks en Hilarion et enfin, Toni Lander en Myrtha. Tous sont superbes dans leurs chorégraphies. Point non négligeable, la mise en images de Hugo Niebeling tente de se rapprocher du cinéma (montage, inserts, cadrages etc.) et parvient souvent à surprendre. Voilà un homme qui a pensé à sa mise en scène par rapport à un ballet et à sa musique. Ce qui, notons-le, est fort rare…

Yannick Rolandeau