C’est en 1892 que la création de Nuit Persane eut lieu. Camille Saint-Saëns en offrit alors la direction à Edouard Colonne qui l’offrit à son tour au public du Châtelet à Paris. La partition est une suite de mélodies pour Ténor, Contralto, Narrateur, Chœur et orchestre, sur un texte d’Armand Renaud « qui travaillait au service des Beaux-Arts de la ville de Paris ». Très vite, le compositeur français trouva le ton juste en donnant à son œuvre une variété de couleurs vocales qui en fait, aujourd’hui encore, tout le prix. Pour Hélène, Saint-Saëns s’attacha à une trame dramatique bien précise, celle « d’Hélène fuyant dans la nuit, comme il le précise lui-même, arrivant brisée, à bout de forces, au bord de la mer, loin de son palais, rejointe par Pâris ; la scène de passion, la résistance enfin vaincue, la fuite suprême des deux amants après une lutte désespérée. Car jamais je n’ai pu voir dans Hélène la femme simplement amoureuse. C’est l’esclave du Destin, la victime d’Aphrodite immolée par la déesse à sa gloire. C’est une haute figure dont la faute n’éveille pas la raillerie, mais plutôt une terreur sacrée ». L’œuvre fut créée en 1904 et se décline en sept scènes et quatre tableaux. Avec un orchestre australien acquis à la cause du musicien français, Guillaume Tourniaire nous offre ici un petit miracle discographique, qu’une belle initiative éditoriale vient couronner. Tout le charme de la musique de Saint-Saëns se retrouve dans ces pages défendues avec brio et passion par des interprètes inspirés. Car ici, la découverte vocale et musicale est au rendez-vous. Dans une prise de son, en stéréo ou en multicanal, de belle facture, ce double SACD ne vous laissera pas de marbre.
Jean-Jacques Millo It was in 1892 that Persian Night was first performed. Camille Saint-Saëns offered it to Edouard Colonne to conduct, who in turn offered it to the public of the Châtelet theater in Paris. The score is a suite of melodies for tenor, contralto, narrator, chorus and orchestra, based on a text by Armand Renaud “who worked for the Beaux-Arts of the city of Paris.”
Very quickly, the French composer found just the right tone by giving his work a variety of vocal colors, which still today makes it worth the listen. For Hélène, Saint-Saëns stuck to a very precise story, that of “Hélène fleeing in the night,” as Saint-Saëns wrote, “far from her palace, meeting Pâris; the scene of passion, resistance finally vanquished, the ultimate flight of the two lovers after a desperate struggle. For, I have never been able to see Hélène simply as a woman in love. She is Destiny’s slave, Aphrodite’s victim sacrificed by the goddess for her glory. She is a high-ranking figure whose onus does not bring scoff, but rather a sacred terror.” The work was first performed in 1904 and is made up of seven scenes and four sets. Alongside an Australian orchestra won over by the cause of the French musician, Guillaume Tourniaire here offers us a small miracle, a crowning discographic achievement. All the charm of Saint-Saëns’s music is to be found on these pages, championed with brio and passion by inspired interpreters. For here, a vocal and musical new world will be found. In a stereo or multicanal recording of high quality, this double SACD will leave no one unmoved.
Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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