Didon et Énée a été écrit au printemps 1689 sur un livret de Nahum Tate d’après le Livre IV de l’Enéide de Virgile. D'une durée d'une heure environ, il fut représenté pour la première fois en 1689 à la Boarding School for Girls, à Chelsea, à Londres. C'est la seule œuvre de Purcell réellement considérée comme un opéra, les autres (The Fairy Queen, King Arthur, etc.) étant plutôt des semi-opéras ou des masks. À Carthage où l’on prépare les épousailles de la reine Didon avec le héros grec Enée, des sorcières complotent la chute de Didon et la destruction de Carthage. Un esprit ordonne à Enée de poursuivre son périple vers l’Italie où, selon la volonté des dieux, il doit fonder l’empire de Rome. Désespérée, Didon fait ses adieux à la vie. Quel étrange DVD d’un spectacle dont la première eut lieu le 29 janvier 2005 au Grand théâtre de Luxembourg et qui propose une version fort décousue du célèbre opéra de Purcell. On se demande par quoi commencer car le début ne fait pas entendre l’ouverture mais démarre par un ballet aquatique. Oui, oui, des danseuses et des danseurs font des pirouettes dans l’eau ! Le reste est pire encore, puisque rapidement, on fait dans le moderne affiché et on arrête même l’opéra pour parler en français ! L’intérêt me direz-vous ? Aucun évidemment. La mort de Didon est plate et sans vie, (si j’ose dire !) et l’orchestre ne parvient jamais à donner une dimension poétique à une telle partition. Il faut dire que nous sommes tellement sollicité visuellement que nos oreilles errent un peu à l’abandon. Pourquoi un tel déluge ? C’est comme si l’oeuvre ne se suffisait pas à elle-même, alors on y rajoute de la danse, au cas où l’opéra pourrait ennuyer les spectateurs et les auditeurs.

Yannick Rolandeau

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