Après son célèbre oratorio Paulus, Mendelssohn trouva en Elias le sujet de ce qui fut et demeure une œuvre à la fois attachante, passionnée et profondément inspirée. En effet, comme le souligne Jean-Alexandre Ménétrier, « Elias, dernier grand chef-d’œuvre du compositeur, est une fresque somptueuse, haute en couleurs, et l’une des clefs de voûte de l’oratorio romantique. Le livret, tiré du Livre des Rois, dépeint la lutte entre Israël et la Judée, Jéhovah et Baal. Ainsi l’œuvre s’apparente, davantage que Paulus – plus proche de Bach – aux grands ouvrages de Haendel tirés de l’Ancien Testament. Leurs chœurs épiques, aux dimensions colossales, leur contrepoint solide, plus théâtral que celui de Bach, leur orchestration flamboyante enfin, revivent dans Elias ». Après un Paulus de grande tenue, absolument fascinant (voir Opus HD N°30), Frieder Bernius et ses troupes de Stuttgart nous offrent un Elias tout aussi envoûtant, avec peut-être un peu moins de force dramatique dans la narration. Mais les voix sont exemplaires, tout comme le souffle que dégage l’ensemble d’une interprétation fort recommandable. Sur support SACD, cette réalisation est une belle surprise, comme le fut Paulus.

Jean-Jacques Millo